MONTÉLIMAR



Lacroix : Statistiques du département de la Drôme 1835



MONTÉLIMAR



MONTÉLIMAR (Acusio, Acusium, Mons Adhemari, Montilium Adhemari). - Cette ville, d'une population de 7,560 individus, sur la grande

Montélimar
route de Lyon à Marseille, est dans une situation pittoresque, au confluent du Roubion et du Jabron, à 3 kilomètres du Rhône, 10 nord-est de Viviers et 44 sud de Valence. Elle est sous le 2° 25' de longitude, et le 44° 33' 38'' de latitude.
Son territoire offre partout la culture la plus riche et la plus variée. Ce sont des coteaux chargés de vignes et de mûriers, des plaines couvertes d'arbres à fruits et de moissons, et de belles prairies. Plusieurs canaux sont tirés du Roubion et du Jabron : les uns pénètrent dans la ville, où ils font mouvoir quelques artifices, et les autres portent au loin dans la campagne tous les germes de la fertilité. Les principales productions sont le blé, le vin, la soie et les fourrages. La soie y est l'objet d'un commerce qui acquiert tous les jours plus d'importance. Les vins y forment aussi une branche de commerce très considérable. Ceux du Bois-de-l'Eau, de Géry et de Redondon sont très estimés : la qualité en est fine et spiritueuse ; ils se conservent et souffrent le transport. Ollivier de Serre, dans son Théâtre d'Agriculture, les cite entre les meilleurs, et les nomme les friants vins clairets de Montélimar.
Le climat de cette contrée est doux et tempéré. Rousseau en éprouva les heureuses influences lors de son voyage de Genève à Montpellier, et dans le 6me livre de ses Confessions il rappelle avec bonheur les promenades qu'il fit à Montélimar, dans le plus beau pays, dit-il, et sous le plus beau ciel du monde.
Cette ville est comme le centre et le point de réunion de quarante à cinquante communes, sans y comprendre celles de la rive droite du Rhône, dans le département de l'Ardèche, qui se rendent à ses marchés le mercredi et le samedi de chaque semaine.
Montélimar était avant la révolution le siége d'une sénéchaussée et d'une élection ; dans la nouvelle organisation politique, il est le chef-lieu d'un arrondissement communal, le siége d'une sous-préfecture et d'un tribunal de première instance. Il y a une petite imprimerie, un collége et un pensionnat de jeunes demoiselles. Il s'y tient huit foires par an. On y commerce en épiceries, serges, ratines, bonneterie, chamoiserie, orfévrerie, coutellerie, chapélerie, etc. Il y a des fabriques d'ouvraison de la soie, des filatures de coton, des tanneries, des fours à chaux et quelques tuileries. On y fait un nougat blanc très estimé. La chaux de Montélimar est une des meilleures qu'il y ait en France.
Une source assez abondante d'eau minérale coule sur son territoire, au quartier de Bondonneau.
La ville est entourée de murailles percées de cinq portes. La grande rue, où passe la route, est pavée en basaltes hexagones de 7 à 8 pouces de diamètre, qu'on tire des volcans éteints du Vivarais.
A la porte méridionale, sur le Roubion et le Jabron réunis, est un très beau pont en pierre : commencé avant la révolution, puis abandonné, il fut repris et achevé sous le gouvernement impérial.
On ne sait rien de précis sur l'époque de la fondation de Montélimar ; elle est diversement rapportée, et paraît remonter à des temps très reculés. C'est l'Acusio Colonia que mentionnent les anciens géographes, et la Mansio Acusio que l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem place sur l'ancienne voie domitienne, entre Novem Cravis (le logis de la Berre) et Bancianis (Bance, sur la commune de Mirmande).
On y a trouvé une colonne milliaire, qu'on voit maintenant à Valence dans les jardins de la préfecture ; elle remonte au temps de l'empereur Aurélien, et présente une analogie remarquable avec la colonne de Tain, qui porte aussi le nom de ce prince.
La porte du midi a conservé le nom d'Aigu, d'un oratoire élevé, au confluent du Roubion et du Jabron, à Icarus ou Aigarus (le Bouvier), qu'on invoquait contre les eaux dévastatrices. Lors de l'établissement du christianisme, cet oratoire payen fut remplacé par une chapelle en l'honneur de Notre-Dame-d'Aigu. Un monastère, qui s'y forma, existait encore quelques années avant la révolution, et dans ses décombres ont été trouvés des figurines antiques et des fragmens de colonnes et de pierres tumulaires de différens âges. On y a trouvé aussi une inscription qui consacre le souvenir d'une libéralité faite par le connétable Lesdiguières aux prêtres de l'église acusienne.
Dans le moyen âge, une famille puissante appelée Adhémar s'empara d'Acusium, à qui elle donna ou plutôt imposa le nom de Mons Adhemari, Mont d'Adhémar. Elle exerçait un droit de souveraineté sur Montélimar et le pays de la Valdaine, composé des deux vallées de Roubion et de Jabron.
C'est de Lambert et Giraud Adhémar qu'émane la charte d'affranchissement concédée aux habitans de Montélimar en 1198. Ce lieu se nommait alors Monteil ou Montilium, et ce nom, ajouté à celui d'Adhémar, forma le nom actuel de Montélimar.
Les armes de cette ville étaient de gueules à la croix d'or fichée sur un globe d'azur à la bordure d'or.
Les Adhémar résidaient dans le château qui domine la ville, connu aujourd'hui sous le nom de citadelle de Montélimar. Tout annonce dans ce monument une haute antiquité ; il est vaste, massif, mais il n'offre aucun détail intéressant sous le rapport de l'art. Au nord du château est une tour carrée dont chaque côté a plus de 12 mètres dans oeuvre et 25 de haut : on la nomme la tour de Narbonne, et cette dénomination fait présumer qu'elle existait déjà lorsque ces contrées faisaient partie de la Gaule Narbonnaise.
Les Adhémar possédèrent Montélimar, tantôt comme souverains indépendans, tantôt sous la protection du pape, d'autres fois relevant des évêques de Valence, quelquefois aussi hommageant aux dauphins et aux comtes de Valentinois. Giraud Adhémar avait obtenu la souveraineté indépendante de Montélimar de l'empereur Frédéric Ier, par une bulle donnée près de Pavie en 1164. Le dauphin Humbert Ier obtint dans la suite cette souveraineté des empereurs, et les Adhémar le reconnurent, ainsi que ses successeurs, jusqu'en 1372. Dans ces temps de troubles, où la guerre allumée en Italie occupait le roi de France et le dauphin, les Adhémar se divisèrent : l'un d'eux soumit sa portion au pape ; l'autre offrit la sienne au comte de Valentinois, dans l'espérance d'en être secouru. Ce fut alors qu'ils restreignirent l'enceinte de Montélimar, et qu'ils le firent clorre de murs. La plus grande partie de la ville était située sur le penchant du coteau où est la citadelle, du côté du levant. En 1383, Clément VII en acquit la souveraineté, et donna en échange la terre de Grillon ; mais au mois de mai 1446, Louis XI fit valoir la prétention des dauphins, rendit Grillon au pape, donna Marsanne aux Adhémar, et unit irrévocablement Montélimar au Dauphiné. Le logement qu'ont long temps occupé dans le château les officiers du saint-siége existe encore. Il fut celui des gouverneurs et lieutenans de roi après la réunion de Montélimar au Dauphiné, et maintenant il sert de maison d'arrêt.
Les habitans de Montélimar adoptèrent des premiers les maximes de la réforme. La plus grande partie de la ville et la plus distinguée fut entraînée par le torrent, et des prêches publics eurent lieu en 1560. Les catholiques en prirent de l'ombrage, et cette ville fut un des principaux théâtres des troubles que suscitèrent les disputes religieuses. Nulle part, les ravages, le meurtre et la désolation ne furent poussés plus loin. En 1562, le baron des Adrets y convoqua les états de la province. Bertrand de Simiane de Gordes, dont le nom rappellera toujours de grands et de nobles souvenirs dans cette province, qu'il gouverna avec autant d'habileté que de modération au milieu des calamités de la guerre civile, de Gordes fit à Montélimar, en 1566, des réglemens sages, mais ils ne furent pas long temps observés : l'année suivante les troubles recommencèrent avec une fureur nouvelle. Les protestans maltraités, d'ailleurs fougueux et ardens, portèrent, le 1er novembre, le fer et le feu dans toutes les églises. Ils se rendirent maîtres de la ville, et employèrent les matériaux des édifices renversés à de nouvelles fortifications, ainsi qu'à augmenter leur temple. Cependant, de Gordes, favorisé par une partie des habitans, rentra dans Montélimar. Il y tint encore étouffé pendant quelques années le feu de la révolte et de la sédition.
Après la bataille de Moncontour, les restes de l'armée protestante, commandés par l'amiral de Coligny, vinrent tenter, mais sans succès, le siége de Montélimar. La ruse, la force et la politique furent inutilement employées. On ne fit à toutes les sommations de se rendre qu'une réponse grenadière, qui, répétée ensuite par les autres places des environs, passa en proverbe sous le nom de chanson de Montélimar. Les attaques les plus vigoureusement poussées ne réussirent pas mieux.
Il se commit dans cette ville, au mois d'août 1572, les plus affreux désordres et le plus épouvantable attentat : on y répéta les scènes de la Saint-Barthélemi, et il y eut un grand nombre de victimes.
Lesdiguières vint assiéger Montélimar en 1585 : la ville ne put tenir que quelques jours ; elle fut emportée le 25 août. Le comte de Suze la reprit par intelligence le 15 août 1587 : un serrurier ouvrit la porte Saint-Martin, et fit entrer les ligueurs. Les habitans et les soldats surpris se défendirent avec ardeur : le carnage fut terrible ; mais la victoire se déclara pour les assaillans. Ceux qui avaient échappé à cette boucherie se retirèrent dans le château, où l'on ne put les forcer. Ayant reçu des secours des environs, les protestans fondirent sur la ville le 18 du même mois, et recommencèrent le combat le plus opiniâtre et le plus meurtrier : la défense répondit à l'attaque, et cette journée éclaira de part et d'autre des prodiges de valeur, d'horreur et de carnage. Les ligueurs, maîtres de Montélimar, avaient renforcé leur armée, fortifié la ville, défendu les avenues par des barricades ; mais ces obstacles ne firent qu'enflammer les assiégeans. Le tonnerre grondait ; la pluie, qui tombait par torrens, faisait rejaillir le sang ; tout enfin concourait à augmenter l'horreur. Les ligueurs furent chassés, et les protestans restèrent maîtres d'une ville à moitié détruite et dépourvue d'habitans. Le feu de la guerre civile s'éteignit enfin, les dissensions causées par la différence des opinions religieuses cessèrent, et depuis lors les deux partis vécurent en paix. Cependant le temple des protestans fut détruit et transformé en une place publique, ensuite d'un arrêt du parlement de l'année 1684.
Montélimar est la patrie de Daniel Chamier, ministre protestant, l'un des rédacteurs de l'édit de Nantes, né en 1575 et tué d'un coup de canon au siége de Montauban, en 1621. Il fut, dit Voltaire, l'ame, l'organe et le héros de son parti.
D'Aymar de Pont-Aymery, auteur de deux poèmes imprimés en 1591, et dont il a pris le sujet dans les siéges soutenus par la ville de Montélimar.
De Jacques Colas, capitaine ligueur, né vers le milieu du XVIme siècle, fils d'un avocat, professeur en droit. Il suivit d'abord le barreau, et devint vice-sénéchal du bailliage. Nommé député aux états de Blois, il embrassa les intérêts des princes de la maison de Lorraine, et, à son retour en Dauphiné, abandonnant la magistrature pour le métier des armes, il leva un corps de 1,200 arquebusiers, et fit une guerre acharnée aux protestans. La ligue crut devoir récompenser ses services, et lui fit obtenir, par le crédit du duc de Mayenne, des lettres de noblesse, la charge de grand prévôt de France et plusieurs autres distinctions. Après la prise de la Fère, où il commandait, il passa au service de l'archiduc Albert, fut fait prisonnier à la bataille de Niewport, en 1600, et conduit à Ostende, où il mourut. L'historien de Thou représente Jacques Colas comme un homme audacieux, entreprenant, et il ajoute qu'il était devenu redoutable au duc de Mayenne lui-même, auteur de son élévation.
De François Barry, célèbre jurisconsulte, auteur d'un traité, publié en 1615, sur les successions ab intestat. A une érudition vaste il joignait une grande simplicité de moeurs et de caractère. Parmi beaucoup de traits qui prouvent sa bonhomie, on distingue le suivant : il travaillait un jour dans son cabinet, lorsqu'un enfant y entra pour prendre du feu ; il n'avait ni pelle ni pincettes, ni aucun instrument pour en emporter. Barry voit cet enfant étendre sur sa main un lit de cendres froides, et placer dessus le charbon ardent. Étonné de la ressource qu'un enfant avait trouvée dans son esprit, il crie qu'il veut brûler ses livres, témoignant ainsi sa surprise d'un procédé si simple, que les hommes les plus instruits n'auraient peut-être pas imaginé.
De J.-J. Menuret de Chambaud, l'un des plus habiles médecins de l'époque contemporaine, né le 23 janvier 1739 et mort à Paris en 1815. Il rédigea pour l'Encyclopédie plusieurs articles, parmi lesquels on distingue ceux de Mort et de Somnambulisme. Il devint le médecin de Dumouriez, qu'il accompagna à l'armée en 1792, et fut obligé, après la désobéissance du général aux ordres de la convention, de chercher un asile en pays étranger. De retour à Paris, il fut nommé membre du comité de bienfaisance de son arrondissement, et consacra surtout aux indigens les secours de son art. On a de lui : 1° Nouveau Traité du pouls ; Paris, 1768, in-12 ; 2° Essai sur l'action de l'air dans les maladies contagieuses ; Paris, 1781, in-12, traduit en allemand, Leipsick, 1784, in-8° (ouvrage couronné par la société de médecine de Paris) ; 3° Essai sur l'histoire médico-topographique de Paris ; Paris, 1786, in-12 ; ibid., 1805, in-12 ; 4° Essai sur les moyens de former de bons médecins, sur les obligations réciproques des médecins et de la société ; Paris, 1791, in-8° ; 5° Mémoire sur la culture des jachères, couronné par la société d'agriculture de Paris en 1790. C'est lui qui a fourni à l'abbé d'Expilly l'article Montélimar, dont il a enrichi son Dictionnaire de la France et des Gaules, et dans lequel j'ai puisé quelques-uns des détails historiques qu'on vient de lire.
De Pierre-Barthélemi Sautayra, né le 12 août 1744, mort à Montélimar le 27 septembre 1793, successivement administrateur du district et député de la Drome à l'assemblée législative et à la convention.
De Joseph-Antoine Boisset, né le 7 octobre 1748, membre de la convention et des assemblées législatives qui se sont succédé jusqu'en 1799. Il est mort à Montboucher le 15 septembre 1813.
De Jean-Jacques Aymé, plus connu sous le nom de Job Aymé, né le 13 janvier 1752. Avocat avant la révolution, il fut successivement procureurgénéral syndic du département de la Drome, député au corps législatif, et compris dans la proscription du 18 fructidor. A son retour en France, en l'an VIII, il publia des mémoires sur sa déportation, en un vol. in-8°. Il est mort directeur des contributions indirectes à Bourg, le 1er novembre 1818.
De Barthélemi Faujas de Saint-Fond, né le 17 mai 1741, mort à Loriol le 18 juillet 1819. Il était administrateur du jardin du roi et professeur de géologie au muséum d'histoire naturelle. Il a enrichi la géologie de plusieurs découvertes précieuses, notamment en ce qui concerne les produits volcaniques. Il a consigné dans un assez grand nombre de recueils les savantes observations qu'il fut à portée de recueillir dans le cours de ses voyages, soit en Europe, soit au nouveau monde. Voici ses principaux ouvrages : 1° Mémoire sur des bois de cerf fossiles trouvés en 1775 dans les environs de Montélimar, à 14 pieds de profondeur, 1776, in-4° ; 2° Oeuvres de Bernard Palissy, revues sur les exemplaires de la bibliothèque du roi, 1777, 1 vol. in-4° ; 3° Recherches sur les volcans éteints du Vivarais et du Velay, 1778, 1 vol. in-fol. ; 4° Mémoire sur la manière de reconnaître les différentes espèces de pouzzolane et de les employer dans les constructions sous l'eau et hors de l'eau, 1780, in-8° ; 5° Histoire naturelle de la province de Dauphiné, 1781, in-8° ; 6° Description des expériences de la machine dérostatique de MM. Montgolfier, etc., 1783, in-8° ; 7° Minéralogie des volcans, 1784, in-8° ; 8° Essai sur l'histoire naturelle des roches de Trapp, 1788, in-12 ; 9° Voyage en Angleterre, en Écosse et aux îles Hébrides, 1797, 2 vol. in-8° ; 10° Histoire naturelle de la montagne de Saint-Pierre de Maestricht, 1798, 1 vol. in-4° ; 11° Essai de géologie, ou Mémoires pour servir à l'histoire naturelle du globe, 1803 et 1809, 3 vol. in-8° ; 12° Histoire naturelle des roches de Trapp, édition entièrement refondue, 1813, 1 vol. in-8°.
Les matériaux qui servirent à la construction du port de Toulon furent, en grande partie, extraits d'une riche mine de pouzzolane découverte en 1775 dans les montagnes de Chenavary-en-Velay, par Faujas de Saint-Fond, qui la fit ouvrir à ses frais. Ce laborieux et savant naturaliste a enrichi le muséum d'une foule d'objets précieux, et c'est à ses recherches qu'est due la découverte des mines de fer de Lavoulte, dans le département de l'Ardèche.
Du lieutenant-général Jean-Laurent-Justin Lacoste du Vivier, né le 15 avril 1747, mort à Montélimar le 2 août 1829. Il a fait toutes les guerres de la révolution, et s'est distingué dans maints combats.
De MM. de Saulses de Freycinet frères, connus comme savans et comme marins, et dont il est parlé à l'article de Mirmande.
Et enfin de M. Antoine-Eugène Genoud, né le 9 février 1792, qui se fait maintenant appeler de Genoude, connu par plusieurs ouvrages de littérature et par son active coopération à la rédaction du journal la Gazette de France.
Charte de la commune de Montélimar.
Anno ab incarnatione Domini MCXCVIII, ego Geraldus Aemarius et ego Lambertus, nos duo domini Montily, per nos et per nostros, bonâ fide et sine dolo, et merâ liberalitate, et spontaneâ voluntate, donamus et titulo perfectoe donationis concedimus omnibus nostris de Montilio, proesentibus et futuris, libertatem talem ne de cetero totam vel questam, vel aliquam novam exactionem, vel prava usatica in eis faciamus, vel aliquo modo fieri permittamus, nec eis per vim vel per aliquam forciam gravamen aliquid vel jacturam, nisi juris vel justitioe debito, conabimur inferre. Quòd si nos vel aliquis successorum proedictam donationem et libertatem quocumque modo violare temptaverit, jam dictos homines nostros et res eorum in villâ Montily sub dominio nostro, in proesenti vel futuro existentes, ab omni jure et fidelitate et ominio absolvimus, et ut omnia sicut superiùs scripta sunt fideliter observemus et nullo tempore contraveniamus, tactis sacrosanctis evangeliis juramus.
Sigillum Geraldi Aemari, écrit sur un plomb : un chevalier portant un guidon avec ses bandes et ces lettres autour : Mateus me fecit.
Sigillum Guillem. Ugonis : une figure à cheval.
L'an 1198 de l'incarnation du Seigneur, nous Gérald Aemard et Lambert, tous les deux seigneurs de Montily, de bonne foi, sans ruse et par pure libéralité, pour nous et les nôtres, donnons et concédons à titre de donation parfaite, à tous nos sujets de Montily, présens et futurs, une liberté telle que dorénavant nous ne puissions les soumettre ni permettre d'aucune manière qu'on les soumette à des impôts, à quelque nouvelle exaction ou à l'exercice illicite d'aucune prérogative, et qu'on ne puisse, par force ou par une violence quelconque, leur imposer des charges ou des redevances qui ne seraient pas dues de droit et justice. Que si nous ou quelqu'un de nos successeurs tentions de violer de quelque manière les donation et liberté concédées par les présentes, dès à présent tous nos dits sujets, avec tout ce qu'ils possèdent dans la ville de Montily, dépendant de notre seigneurie, soit actuellement, soit à l'avenir, sont déclarés affranchis envers nous de tous droits, fidélité et hommage. Et nous jurons, en touchant les saints évangiles, que nous observerons fidèlement tout ce qui est écrit ci-dessus, et que nous n'y contreviendrons en aucun temps (1) (1) L'inscription latine, gravée sur le marbre et en caractères gothiques, se voit encore à l'hôtel de ville de Montélimar..

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